Malgré son coût élevé, le gaspillage de papier a pris une ampleur considérable.
En attendant une utopique administration avec zéro papier, le Tunisien n’a qu’à constater l’énorme gaspillage. Le papier, chez nous, est surconsommé. Partout où on va, cette matière est présente. Tout comme le plastique, elle envahit tous les espaces. Pourtant, son coût est conséquent, notamment quand il s’agit de parler des administrations publiques. C’est là que le gaspillage atteint son comble.
Pourquoi les enveloppes ?
En cherchant autour de nous, il n’est pas difficile de voir nos employés à l’œuvre. Les rames de papier que l’on utilise ne correspondent pas nécessairement aux besoins réels. L’abus est flagrant. Cela sans parler des rames qu’on ramène chez soi pour les mettre à la disposition de la famille. En vérité, ce phénomène n’est pas nouveau et il risque de se poursuivre pour bien longtemps.
Mais il y a, quand même, des secteurs où il est possible d’agir immédiatement et efficacement. Nous pensons, par exemple, à la Steg. On se demande pourquoi cette société a-t-elle besoin de mettre ses factures dans les enveloppes. Celles-ci coûtent, assurément, cher. Bien sûr, c’est aux consommateurs de payer. Or, pour le simple observateur, il n’y a aucune utilité à mettre la facture sous pli fermé. A moins que ce ne soit confidentiel. Ce qui n’est pas le cas pour notre cas de figure. Il y a près d’une décennie, nous recevions ce document sans la moindre anicroche et sans la moindre plainte. La preuve est encore devant nous avec la facture de la Sonede. Elle continue de nous parvenir de façon normale sans qu’il y ait à y redire.
A la Steg, on pourrait nous rétorquer que leur facture n’a pas le même format et que et que…
Mais on est convaincu que la méthode représente un gaspillage important que la société doit éviter surtout que sa situation financière ne lui laisse guère le choix. D’ailleurs, les informations contenues dans cette facture restent, toujours, incompréhensibles pour le commun des mortels. En définitive, quel que soit le montant indiqué, l’abonné sera obligé de le payer et il en discutera après si erreur il y a. Aussi pensons-nous que l’usage d’une enveloppe n’est, en aucun cas, une obligation et qu’il faudrait revenir à l’ancienne méthode qui, nous semble-t-il, a fait ses preuves et montré son efficacité. Quant aux nombreux détails qu’on introduit dans cette facture, ils peuvent tenir dans le même format utilisé précédemment. Si un client désire des informations supplémentaires, la société doit les lui fournir. Tous les moyens existent pour réaliser ces demandes (SMS, mails, papiers, etc.). L’important,aujourd’hui, c’est de se débarrasser de ces grandes dépenses inutiles dans cette conjoncture économique difficile, aussi bien pour le pays que pour cette entreprise (qui, à un certain moment de son histoire, prêtait de l’argent à l’Etat !).
Et l’école !
On peut également faire les mêmes remarques sur de tels gaspillages dans d’autres entreprises. On peut citer l’exemple de la Banque de l’Habitat. Dans, au moins, une de ses agences, l’employé remet au client un relevé de compte dans du papier continu, dont la longueur peut atteindre jusqu’à… un demi-mètre, alors que toutes les informations existantes peuvent tenir dans un document de quelques centimètres. Rappelons que cette même institution avait, déjà, adopté des formats appropriés pour de tels services. Mais c’était avant 2011. Une banque c’est fait pour amasser de l’argent et non pour le dilapider même si, après, elle le répercute sur ses clients. Ces derniers ne devraient pas supporter, seuls, le fardeau.
En somme, le gaspillage du papier fait partie de… nos habitudes. Où que l’on aille, on ne peut que déplorer l’usage qui en est fait. En effet, il suffit d’assister, à la fin de chaque année scolaire, au comportement irresponsable de nos élèves qui déchirent leurs livres et cahiers et les jettent à même le sol. Dans les établissements scolaires, aussi, il y aurait un énorme travail à faire avec les vraies organisations civiles pour opérer un tri des déchets. Un travail de collecte de papier bien orchestré serait bénéfique à tout le monde.
Le recyclage du papier, faut-il le souligner, doit figurer parmi les priorités. Mais, malheureusement, les différents responsables qui passent ne font que prendre connaissance des projets élaborés avant eux. Aucune mesure vigoureuse et pratique n’est prise. Les gouvernements se succèdent sans qu’il y ait continuité dans l’action gouvernementale.
Continuer dans la même voie équivaudrait à accepter le gaspillage et consacrer la mauvaise gouvernance. En tout cas, la surconsommation du papier serait encouragée par certains pour maintenir une porte ouverte devant des marchés dont on peut douter de la sincérité et de la transparence..